J’ai toujours été fascinée par les cartes maritime, les cartes géographiques de l’école avec lesquelles on nous apprends les fleuves ou les pays du monde. Cette fascination pour ces cartes vient probablement de mon incapacité à me repérer. Je ne sais jamais où est le nord, vers où part l’Est, jusqu’où va le sud. La logique ne m’étant d’aucun secours, l’imagination prend alors le dessus et me voilà dirigée par mes seuls sens, mon instinct et mes repères spatiaux temporels inversés du fait de ma non-latéralisation.

Ainsi, me réinventant ma propre logique de l’espace, je me perds rarement.
Pour ce travail, j’ai pris le parti de travailler la photographie comme médium de perception, associé à des collages, des matériaux vivants ou plastiques pour explorer graphiquement chacun des quatre pôles, les mettant en résonance uniquement par des reprises de matière, de couleurs ou de texture, comme mes «petites touches » mnémotechniques.
La composition globale est ré-orientée selon ma logique de non-latérisée : le nord est en bas, le sud en haut, l’est à gauche, l’ouest à droite.

C’est en poursuivant mes recherches sur les cartes du monde et les points cardinaux que j’ai découvert que dans certaines civilisations, notamment asiatiques, ces points étaient représentés avec cette même disposition, afin de suivre la course du soleil dans le sens gauche/ droite, le sens de la vie.
Ma logique illogique ne m’est donc pas tout à fait unique ...
Je n’étais déjà pas perdue avec elle, me voilà désormais plus jamais seule !

Printemps 2019 - Paris

Tirages argentiques, tirages numériques, photogrammes, papier origami, peinture acrylique, bois naturel, collages, plexiglass,

dorure à la feuille, bombe de peinture, couverture de survie, bouteille en plastique ...

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